La première phase des travaux de la très fréquentée rue Francisco Ferrer qui consistait en l’enfouissement des réseaux est désormais terminée. Nous avons choisi de faire un bilan du point de vue des riverains qui ont enduré bon nombre de désagréments qu’il aurait été possible d’éviter.

Un planning réel bien loin de ce qui avait été présenté par le Maire

La première version du planning indiquait une période de travaux de trois mois : de juin à septembre 2020. Afin d’éviter d’encombrer la ville, la période estivale avait été choisie. En réalité, cette promesse n’a pas été tenue et le déroulement des travaux a été revu. 

Le projet prévoit désormais deux tranches de travaux : une première de juillet à novembre 2020 concernant l’enfouissement des réseaux (eau, électricité, gaz et fibre) et une seconde de février à juin 2021 pour l’aménagement de la voirie et des trottoirs. Entre le planning initial et le réel, il y a deux fois et demi le temps prévu à l’origine et hors période estivale. 

Si la pandémie du COVID-19 n’est pas étrangère à cet allongement, elle n’est pas la seule et unique cause.
D’autres problèmes sont survenus et une mauvaise gestion a été observée, ce qui a aggravé la situation.

Lors de la réunion préalable des riverains du 9 juillet 2020, nous avons été étonné par l’absence de plans et la volonté de museler certains riverains posant des questions qui devaient probablement déranger.
Seuls les habitants de la rue Ferrer ont été invités alors que ce sont tous les riverains du quartier qui sont concernés.

Des écoliers mis en danger et une absence remarquée de la police municipale

Madame le maire avait insisté sur le fait que la rue Ferrer serait bloquée avec des plots en béton afin d’apporter une sécurité tant aux ouvriers du chantier qu’aux riverains. 

Du fait d’un mauvais positionnement des blocs de béton, les ouvriers, écoliers et riverains se sont régulièrement retrouvés au milieu de voitures ou motos. Une présence de la police municipale aux horaires de pointe aurait été souhaitable afin d’aider à éviter les contournements du dispositif par des motos circulant dangereusement, sur les trottoirs, à vive allure et au milieu des piétons.

Enfin, il a été de nombreuses fois observé la présence d’automobilistes perdus se retrouvant dans le quartier de l’Epi d’Or à cause du mauvais balisage des travaux. 

Des horaires légaux de chantier souvent bafoués

Afin que les enfants ne croisent pas les engins de chantier sur le chemin de l’école et éviter tout accident, le texte de l’arrêté municipal pour ces travaux indiquait qu’ils ne pouvaient pas démarrer avant 9 h 00. A de nombreuses reprises, les ouvriers n’ont pas respecté les horaires de début de travaux. Les engins de chantier ont souvent démarré une à deux heures avant l’horaire légal. Les écoliers se sont donc régulièrement retrouvés à devoir zigzaguer au milieu de pelleteuses ou de camions.

Une anticipation inexistante des coupures des réseaux

Madame le maire avait aussi promis que les riverains seraient informés 48 h 00 avant toute coupure d’eau, de gaz ou d’électricité. Ceci n’a pas été respecté et des riverains se sont retrouvés sans eau, à 8 h 00, en pleine douche. Des coupures de gaz inopinées ont aussi été subies par certains habitants en pleine cuisine.

De nombreux dysfonctionnements constatés

Voici une liste non-exhaustive des écarts remarqués entre ce qui avait été annoncé en réunion de présentation et la réalité ainsi que des accidents survenus durant les travaux :

• Le début du chantier avait été annoncé pour le 11 juillet 2020, il n’a réellement commencé que fin juillet ;
• Des canalisations d’eau ont été cassées ou recouvertes de bitume, ce qui a généré une grosse fuite d’eau sur le boulevard Barbusse ;
• Des plaques de compteurs d’eau individuels ont été bitumées à tort, empêchant l’ouverture de la plaque et la coupure de l’eau en cas de problème domestique ;
• Une coupure de fils électriques à la fin de la rue Ferrer a généré du désagrément auprès des riverains concernés ;
• Une canalisation de gaz a été endommagée ;
• Des échelles ont été laissées à disposition par les ouvriers pendant un week-end facilitant ainsi les cambriolages (et ce quartier est particulièrement touché, voir notre article sur le sujet)
• Un trottoir difficilement praticable du fait du mauvais bitumage avec parfois des trous à moitié bitumés ;
• Une voirie très inégale avec la présence de nids de poule quinze jours après la fin des travaux. 

Un suivi par la Mairie qui laisse à désirer

Lors de la réunion de présentation aux riverains, il avait été rappelé qu’un suivi régulier du chantier serait fait par les services techniques de la commune. Notre association a envoyé trois courriels pour demander un meilleur suivi des travaux par les services techniques et alertant sur la faible qualité d’un prestataire. Nous n’avons jamais obtenu de réponse de la part de Madame le maire ou des élus concernés par le sujet.

Des conséquences désastreuses pour les habitants et les commerçants

Cet allongement du planning a eu comme conséquence une augmentation considérable de la circulation dans tout le reste de la ville. Plusieurs habitants ont témoignés que leur trajet pour se rendre à leur travail s’était étiré de manière conséquente. De plus, des commerçants se sont plaints d’une baisse significative de leur chiffre d’affaires car la déviation a considérablement diminué la circulation sur la place Pierre Sémard et sur l’avenue Jean Jaurès.

Un manque d’écoute et une absence de réaction de la part de Madame le maire

Ce chantier démontre une nouvelle fois l’absence d’écoute de l’équipe majoritaire et plus particulièrement de Madame le maire. Ces sujets ont été évoqués lors des balades urbaines, des questions ont été posées lors des Facebook Live ou dans les différents courriels envoyés par l’association ou les riverains mais cela n’a rien changé. Les écoliers ont continué à zigzaguer entre les pelleteuses et les habitants ont tout de même subi des coupures d’eau ou de gaz inopinées.

Non seulement la commune de Saint-Cyr-l’École choisit des prestataires peu fiables, mais en plus, elle les laisse agir sans surveillance et ne les rappelle pas à l’ordre lorsqu’il y a non-respect des arrêtés municipaux. Tout ceci est le fait d’un manque de volonté politique et d’un sous-dimensionnement des services techniques communaux qu’il est urgent de renforcer. Nous ne critiquons pas la compétence des employés municipaux puisque leur effectif est largement sous-dimensionné. 

Il est souhaitable, avant de planifier des chantiers dans toute la ville, d’avoir des méthodes éprouvées et des effectifs suffisants. Nous avons besoin de remettre les habitants au cœur des projets de la ville et d’élus à l’écoute.

Quelques conseils de bon sens pour les prochains chantiers

Il est indispensable que les élus et les services techniques aillent plus souvent sur le terrain afin de réellement piloter les actions et mettre tout en oeuvre pour préserver le plus possible la tranquillité et la sécurité des habitants. 

Il est souhaitable que la commune impose des délais dans les appels d’offres, afin d’éviter les retards et de limiter les perturbations de circulation pour les habitants et les commerçants. Si ces délais ne sont pas respectés, il est nécessaire de prévoir dans les contrats des pénalités importantes.

Il est enfin nécessaire de préciser les obligations qui incombent aux entreprises de travaux sur les arrêtés municipaux, comme par exemple prévenir 48 h 00 à l’avance les habitants en cas de coupure d’électricité ou d’eau, ou de blocage de bateaux, via une information dans la boîte aux lettres.